domingo, 16 de julio de 2017

Les otakus, par Astrud



pour C.M


Maintenant je me lève chaque jour
avec la tête qui tourne,
et j'ai mal à l'épaule, à l'intérieur.
Ce sera peut-être toujours comme ça
et je devrai m'habituer
à être à moitié malade.

Mais cette année j'ai rencontré un otaku
et je suis devenu ami avec sa bande d'otakus,
et je suis beaucoup plus content,
ce que je ressens c'est ce que je ressens.

Ils sont plus jeunes que moi,
mais ils ne se sont pas rendus compte,
où alors ça leur est égal.

Ou va prendre le goûter chez eux, avec leur mères,
maintenant que le soleil se couche plus tôt.
Et leurs mères, quand elles sortent pour étendre les shorts
des otakus, elles me regardent dans les yeux et elles me disent:

"Tu n'es plus seul,
maintenant tu as nos enfants,
fie-toi toujours à nos enfants",
elles me le disent jusqu'à ce que la nuit tombe.

Les otakus m'accompagnent au métro
et ils me parlent de leurs trucs à eux,
de leurs trucs à eux.

Maintenant je suis somnambule, je me lève sans le savoir,
ça m'arrive depuis deux ou trois ans,
et il y a une possibilité d'hématurie
quand je vais aux toilettes.
Ces choses m'inquiètent, je me regarde dans la glace
et j'y pense, et j'y pense, et j'y pense
mais les otakus viennent
et ils passent la main sur mon front.

Il me libèrent, et ils me pardonnent,
et nous chantons du Kumi Kōda,
et nous dansons du Kumi Kōda.

Et leur mères me regardent en riant sans arrêt
et elles me disent: ¿tu vois? ¿tu vois?
¿tu ne vois pas que tout s'arrange?
¿tu ne vois pas? ¿tu ne vois pas?
¿tu ne vois pas au loin?
¿tu ne vois pas? ¿tu ne vois pas?